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vendredi 1 juin 2018

"Nous avons déjà vécu dans l'insalubrité, alors essayons de vivre dans la salubrité pour voir a quoi cela ressemble"

                                                                                                                          

Pudens Malibabo, doctorant de l'Université Catholique de Louvain et licencié en communication sociale à l'Université Catholique du Congo.



© Patricia Mahuge 



En janvier 2018, Pudens Maliboba, licencié de l’Université Catholique du Congo et étudiant en doctorat à  l’Université Catholique de Louvain en communication environnementale, s’est exprimé sur son étude et de sa lutte environnementale à l’état actuel de l’environnement en République Démocratique du Congo et plus particulièrement dans la ville de Kinshasa.



Intervieweur : plusieurs aspects sont utilisés pour résoudre le problème d’assainissement en République Démocratique du Congo et particulièrement à Kinshasa.  Qu’est-ce que vous, en tant que communicologue, croyez vous faire pour obtenir un  environnement sain


Pudens Maliboba :  Les médias sont considérés comme l’un des facteurs principaux de la communication et dans ce sens, seule la communication est apte à amenée le public à agir pour un environnement sain, il est difficile d’obtenir un environnement sain avec un seul individu. En tant que communicologue, et à travers la communication ainsi que les medias, il est possible de pousser  toute une  population à un changement favorable  pour l’environnement.

Sachant que plusieurs méthodes et techniques ont fait preuves d'un sans succès dans la lutte pour un environnement sain, comment  votre militantisme pourrait-elle être dirigé ?

Pour y parvenir, poser des actes simples et significatifs en faveur de l’environnement à l’égard du public ou groupes primaires auxquels on appartient, susciterait la population à poser des actes concerts.

Mais également la connaissance de la manière dont chaque individu se représente l’environnement est primordiale. C’est à partir de là que dépendra notre action  pour un environnement sain. Il est dit que notre environnement nous reflète dans le sens où lorsque nous représentons l’environnement comme une poubelle, alors nous jetterons n’importe quoi à n’importe quel endroit. Mais quand nous représentons l’environnement comme d’une chose personnelle dont nous connaissons l’importance et la valeur alors nous en prendrons bien soin pour qu’il reflète notre image, d’où  l’invention  du dicton  "montre-moi ta poubelle, je te dirai qui tu es".

La communication verbale et non verbale est également une des solutions à la lutte pour un environnement sain. D’une part dans la communication non verbale, il est simplement nécessaire de poser des actes significatifs au quotidien, « car il ne suffit pas de bien faire mais il vaut mieux faire » ; et d’autre part dans la communication verbale, il est suggéré d’utiliser nos relations interpersonnelles pour  sensibiliser et conscientiser les individus dans nos milieux de vie.

Vu la difficulté à conscientiser une population pour l'amener vers un changement,  selon vous, comment peut-on communiquer en faveur de l’environnement ?

Pour  pousser une communauté à agir ou les amener à réaliser par eux-mêmes l’assainissement de leur environnement, deux phases sont proposées, à savoir :
La connaissance de ce que possède le public pour l’intérêt d’un environnement sain ;
La connaissance des éléments qui freinent l’accomplissement d’un environnement sain.
Les résultats de nos actions doivent aller au-delà des actes posés.

©Galerie Patricia Mahuge








Derrière chaque motivation, existe-t-elle une raison bien précise qui vous a stimulé. Quelles sont les raisons des motivations qui vous poussent à agir pour l’environnement ?


Etre face à une population inconsciente  et  voir la vie moins noire en ouvrant les champs du possible, sont parmi les raisons de mes motivations. Mais, il y a aussi la vie de l'abondance de certaines personnes qui mène à l’insouciance, c’est-à-dire que pour certaines personnes la vie de l’abondance constitue leur quotidien et les poussent à ne se soucier de rien d'autres ni des autres personnes.
Au-delà de tout il y a également une passion qui me pousse à agir, cette lutte est une vie qui ne peut être matérialisée.
Nous avons déjà vécu dans l’insalubrité, alors essayons de vivre dans la salubrité pour voir à quoi cela ressemble.

Précédemment, vous nous avez confiés qu'il est difficile d’obtenir un environnement sain avec un seul individu.  Comment faites vous pour rallier d’autres personnes à votre lutte ?

Obtenir un environnement sain est devenu un combat de tous les jours pour les personnes conscientes des dangers qui guettent notre société. Ceci dit, chacun de nous devrait être militant pour nous sortir de l’insalubrité environnementale, chaque personne devrait prendre conscience et être responsable de la gestion de ses propres déchets afin d’aspirer à une meilleure société.
© Galerie Patricia Mahuge
Certes il est difficile de rallier d’autres personnes à cette noble cause ; mais cela n’est pas non plus impossible, et souvent beaucoup viennent volontairement s’adonner grâce à l’admiration que j'apporte à cette cause, grâce à ma passion pour l’environnement et grâce aux différentes méthodes que j’emploie pour communiquer.



Chaque action ou réaction dans le type de votre lutte apporte  un intérêt.  Dans votre cas,  quels sont les intérêts en votre faveur que vous tirés de cette lutte ?

Pour moi l’intérêt principal en agissant pour l’environnement n’est pas propre que se soit sur le plan financier ou matériel. Toutefois, c'est l’idée de se dire que les déchets sont bien traités et qu'il y a recyclage des certaines choses. Dans ces genres de lutte, quand tout est question d'argents ou d’autres intérêts proprement égoïstes, et qu’ils ne sont pas satisfaits, l'on s’essouffle rapidement et la continuité devient difficile. Ainsi cette lutte doit être vue comme un état de vie au quotidien ; car partant de cette idée le changement peut se faire même à partir d'un rien, c'est une sorte de motivation qui n'a pas de prix.

Mener une lutte ne pas toujours une tâche facile et comporte des difficultés. En ce qui vous concerne, quelles sont les difficultés rencontrées dans votre lutte de militantisme environnemental ?

La plus grande difficulté en jeu est le manque de volonté de la population pour provoquer un changement environnemental. Les gens pensent souvent que seuls les autorités du pays peuvent apporter ce changement. Le changement doit être le fruit du comportement d'un chacun de nous. Il doit venir de la population pour qu'il perdure longtemps si non, même l'action des autorités ne pourra vraiment servir à grand-chose. La personne aura tendance à revenir sur ses anciennes habitudes entre autre prendre pour poubelle n’importe quoi. Si l’assainissement vient, par contre, de l'apport de toutes personnes alors la conscience peut dominer l'action.

                                                                                        Propos recueillis par Mahuge Patricia.

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